mercredi 18 juin 2014

P comme Pichotier


Le département de la Charente est sur une ligne de partage entre la langue d'Oil et la langue d'Oc et plus particulièrement du côté de La Rochefoucauld et des communes environnantes de Bunzac, Saint-Projet, Rivières, Agris, La Rochette et Coulgens. Il s'y est formé un patois intermédiaire, le parler pichotier.

Par extension, on y appelle les habitants, surtout ceux de La Rochefoucauld,  les pichotiers.

Jean Clément, né à Rivières et Marie Petit qu'il a épousé à Agris en 1786, mes ancêtres,  devaient parler ce patois.

L'origine du mot semble se référer à plusieurs objets, presque tous bons à manger d'ailleurs.

D'après les uns, un adroit charcutier nommé Pichot y fabriquait une excellente saucisse.

Les uns prétendent qu'il est du à une spécialité de boudin fait avec un hachis de sang, de viande et d'estomac de mouton, que l'on vendait 5 sols le pied et qui est cité dans le Noël pichotier.

D'autres disent que "pichote" désignait un genre de cornion fait avec de la farine et des œufs et cuits dans l'eau bouillante.

D'autres, enfin, disent que la "pichote" était un vin chaud sucré dans lequel on trempait la rôtie, fort usité encore pour lutter contre le rhume, pichot= pot à vin.

Le pitchoun ou pitchot désignait également désignait aussi le vassal d'un seigneur.

J'ai trouvé également la référence d'oiseaux migrateurs, genre grives, venus se gaver de mures et vendus sous le nom de pichotes.

Enfin, dernier avatar culinaire, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la Pichotte est un bonbon au chocolat, vendu sous la forme d'une bûchette, à laquelle la combinaison du cacao à la pâte d'amande donne son goût légèrement alcoolisé et sa texture « mi-fondant / mi-craquant ».

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